Today’s object is a letter dated 13 June 1815 written by François de Jaucourt, Louis XVIII’s acting foreign minister while Talleyrand was away at the Congress of Vienna. His correspondent was Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne, whom Louis XVIII had sent on mission to Hamburg during the 100 days. Bourrienne had in fact previously spent a number of years in Hamburg as Napoleon’s consul there but he had been recalled for profiteering in 1813. In 1814, Bourrienne had gone over to the royalist cause and during the 100 days had followed the King into exile.
Jaucourt presents the delay in beginning the military campaign as strategic and proof of the unity of the Allies. He is confident that the uprising in the Vendée will aid their cause and is at pains to highlight the extent to which the usurper Buonaparte is discredited in Paris, despite the smoke and mirrors of the Champ de Mai festivities.
In talking up the Royalist and Allied situation, Jaucourt was hoping to reinforce Bourrienne’s loyalty to the King, not least because the finances no longer stretch to paying those sent on mission in his Majesty’s name... Bourrienne is encouraged to see the demonstration of his loyalty as reward enough...
A postscript added on 16th June announces that hostilities have commenced against Napoleon’s troops.
You can read a transcription of the letter under Further Information.
A Monsieur Bourrienne, Ministre de France à Hambourg
Circulaire
Gand, le 14 juin 1815
Monsieur si depuis ma lettre du 29 mai, les évènemens n’ont pas encore pris une tournure plus décisive, c’est que l’ensemble et la simultanéité des mesures et des opérations fait une partie essentielle du systême des Alliés. Ce retard même prouve leur union parfaite et d’ailleurs tout annonce qu’il ne s’étendra plus au de là de peu de jours.
Cependant la Vendée n’a pas attendu l’époque du commencement des hostilités pour résister à l’oppression dont elle était menacée par l’usurpateur, et les nouvelles que nous recevons de ce côté là nous font espérer que les efforts n’auront pas été prématurés et qu’ils ne seront pas inutiles au succès de notre cause.
Les scènes qui dans l’intervalle ont été jouées à Paris, n’ont pu produire et n’ont produit en effet aucun changement dans la disposition générale des esprits en France. Nous apprenons même qu’elles y ont augmenté la déconsidération où est tombé Napoléon Buonaparte et dont l’arrivée à Compiegne de Joachim Murat ne le relèvera pas.
Il paraît que les soins à donner à la rédaction définitive des actes du Congrès de Vienne y ont retenu Mr le Prince de Talleyrand, ainsi que les Plénipotentiaires de plusieurs autres puissances, pendant les premiers jours qui ont suivi le départ des souverains ; mais son arrivée à Bruxelles et à Gand aura lieu incessamment.
C’est, Monsieur, à la veille des grands évènemens qui rendront à la France son Roi légitime et le repos à l’Europe que vous mériterez cette confiance dont vous trouverez les motifs dans la sainteté de la cause du Roi, dans l’admiration des Alliés et dans la loyauté de vos propres sentimens. En langage simple sans exaltation et conforme aux principes que le Roi proclamait par la Charte Constitutionnelle et auxquels il restera toujours attaché ; une conduite modeste, des communications franches et sans prétentions soit avec les personnes de la ville où vous résidez, soit avec les agens des autres puissances, vous mettront à portée de profiter de toutes les occasions pour servir utilement le Roi et la Patrie, et ajouteront à l’estime due à votre propre caractère.
Le Roi, en autorisant à rentrer en France les consuls dont les moyens de fortune personnelle ne leur permettraient point de continuer à le servir en restant à leur poste, vous a fait assez connaître combien il lui serait difficile en ce moment d’assurer les traitemens et les secours accoutumés à des serviteurs placés dans les pays Etrangers. Par la même raison sa Majesté doit s’en rapporter à ses Ministres accrédités en dehors pour la plus ou moins grande latitude qu’ils croiront dans les circonstances actuelles pouvoir donner à leurs dépenses de représentation. Elle est persuadée que ce qu’ils croiraient pour l’instant devoir en retrancher sera abondamment compensé par la considération personnelle dont ils jouissent et par la dignité même qui s’attache à une situation si propre à mettre en évidence leur fidélité et leur dévouement.
Du reste, si dans cette situation, les occasions de vous transmettre les ordres du Roi peuvent pendant quelque temps encore être moins fréquentes, vous en trouverez toujours pour donner des preuves d’un zèle que sa Majesté se plait à apprécier. Je vous prierai surtout de me tenir au courant de tous les évènemens qui pourront nous intéresser, des mouvemens militaires, des nouvelles et même des bruits qui se rapporteront aux circonstances actuelles. Ce qui ne serait pas digne d’entrer dans une dépêche pourrait faire la matière de bulletins que vous me ferez parvenir régulièrement tous les jours de courrier.
Recevez, Monsieur, les assurances de ma considération très distinguée.
Jaucourt
P.S. Du 16 juin. Les papiers de Paris du 12 nous avaient annoncé hier le départ de Buonaparte pour son armée. En ce moment nous recevons la nouvelle qu’il a fait un mouvement sur Charleroi par Avesnes et Maubeug et que les hostilités sont commencées. Je serai très exact, Monsieur, à vous tenir au courant des évènemens, soit par l’envoi régulier du journal universel, soit par ma correspondance.